Une nouvelle révolution culturelle a lieu en Chine aujourd’hui, mais comme pour la révolution culturelle de Mao dans les années 60, elle a pour origine une lutte de pouvoir acharnée au sommet du régime. Les racines de cette guerre sont profondes, ses conséquences sont déjà immenses.
La sortie de la révolution culturelle a été permise par la mort de Mao, et les politiques d’ouverture de Deng Xiaoping. L’une des premières mesures a été prise en 1978, il s’agissait de redonner aux agriculteurs un accès à la terre, par l’intermédiaire d’un contrat. Le nom complet en novlangue communiste était « système de responsabilité contractuelle avec coproduction » ; en d’autres termes sortir du système communiste de la gestion de la terre. Cette réforme agricole a eu un succès certain et a permis à un grand nombre d’agriculteurs de sortir de la pauvreté dans les zones rurales.
Des changements majeurs en Chine
Pourtant, le 27 août 2021, une notice du ministère de l’agriculture et des affaires rurales a été publiée : « Exploration continue et mise en place d’un mécanisme permettant aux agriculteurs de se retirer des terres sous contrat ». Ce qu’indique cette notice, c’est que le régime chinois souhaite reprendre les terres qu’il avait concédées aux agriculteurs. L’objectif de cette politique est évoqué vaguement dans le dernier paragraphe : explorer de nouvelles façons d’exploiter les terres et les fermes inoccupées.
Que le régime laisse entendre qu’il souhaite annuler une mesure aussi symbolique qui avait accompagné la sortie des errements et des horreurs de la révolution culturelle a interpellé les observateurs les plus attentifs. Et effectivement, le 29 août 2021, soit 2 jours plus tard, les porte-parole du parti, du gouvernement et de l’armée chinoise comme Xinhua, CCTV, China Military Network ont publié un article au titre évocateur : « Tout le monde peut sentir qu’un changement profond est en train de s’opérer ».
Le fait qu’autant de médias d’importance reprennent cet article indique clairement qu’il agit d’une instruction venant du plus haut niveau. L’article attaque d’abord l’industrie du divertissement en Chine et justifie la tempête qui frappe déjà cette industrie. Ensuite, c’est une révolution profonde que promet l’auteur : la Chine va entrer en pleine mutation, de l’économique, du financier, du culturel et du politique : « La série d’actions de redressement de la République populaire de Chine nous dit que la Chine subit des changements majeurs, tant sur les plans économique, financier, culturel, et politiques, on peut dire qu’il s’agit d’une révolution profonde »;« Le rouge revient, les héros reviennent, et le retour est sanglant. » Sanglant étant la traduction d’une expression chinoise difficilement accessible : mélange de sanguin, violent et combatif…
Bien sûr, dans cet article, le peuple est le parti ; le parti est toujours pour le peuple, et tout ce qui bloque le changement du parti sera détruit. Ce changement profond est un retour à l’intention initial du Parti communiste chinois, aux sources du socialisme. La fin de l’article rejette la faute sur les États-Unis, il ne faut pas compter sur les capitalistes, il ne faut pas que les jeunes perdent leur vigueur et leur masculinité en tant que force principale de l’anti-impérialisme et de l’anti-hégémonie, si la Chine ne se découple pas des États-Unis, et si elle n’est pas anti-américaine, alors elle s’effondrera comme l’Union Soviétique à l’époque.
L’article utilise cette expression : gratter les os pour soigner les blessures – à traduire par : « attendez-vous à des moments douloureux et une vie difficile ». La Chine est déjà prête pour s’isoler dans cette nouvelle révolution culturelle, quel que soit le prix à payer.
Plusieurs mois après la parution de cet article, même si des résistances se sont fait entendre, nous pouvons voir que la ligne tracée par cet article a été suivie. En une décision, le Parti a détruit le secteur économique des cours particuliers qui s’élevait à plus de 100 milliards de dollars. Une chape de plomb s’est abattue sur le secteur du divertissement, et dans le domaine économique et financier, plusieurs décisions ont mis en branle l’isolement de la Chine au détriment de ses entreprises.
Dans des zones pilotes comme le Hubei, des paysans ont été invités à rendre leur terre sous contrat aux collectivités locales. L’analyse de Tao Hui, ancien universitaire de Harvard, s’avère confirmée : « [Le PCC] ne se soucie pas de savoir si la confiance des investisseurs internationaux envers la Chine sera détruite. La Chine retournera à l’époque où ils affirmaient que l’herbe du socialisme est meilleure que les récoltes du capitalisme. Pour maintenir son pouvoir, il n’hésitera pas à détruire l’économie. »
Quoi qu’il en soit, cette nouvelle révolution culturelle n’est pas le fruit du hasard… Comme souvent, le passé éclaire le présent. Lors de la première révolution culturelle, Mao a lancé la jeunesse chinoise fanatisée contre l’appareil du parti dans le but de reprendre le contrôle sur ce dernier.
Comme l’a remarquablement démontré Simon Leys dans Les habits neufs du Président Mao, parce que le pouvoir était en train de lui échapper, il a accusé le parti de dérive droitière et capitaliste pour lancer les gardes rouges à la reconquête du pouvoir.
Aujourd’hui, on retrouve également une lutte de pouvoir au plus haut niveau du régime à l’origine de cette nouvelle révolution culturelle. À l’intérieur du parti communiste chinois, des forces opposées s’affrontent pour le contrôle de ce dernier : organisées en factions, qu’on appelle aussi clique, ces réseaux de pouvoir et d’influence peuvent se livrer des guerres sans merci.
Les factions et les cliques chinoises
L’origine du « factionalisme » au sein du PCC remonte aux origines mêmes de ce parti. Les campagnes de luttes anti-corruption sont souvent pour la faction au pouvoir un moyen de cibler et d’affaiblir des factions opposées qui leur résistent et ainsi les soumettre.
Aujourd’hui, deux cliques principales se livrent une guerre sans merci : la clique de l’ancien leader Jiang Zemin et celle de Xi Jinping. On peut cependant citer un nombre beaucoup plus élever de cliques plus petites qui souvent finissent par prêter allégeance ou rejoindre une clique plus importante.
Il y a les cliques territoriales, liées à une province ou une ville, comme la clique du Zhejiang de Xi Jinping, la clique du Jiangxi de l’ancien vice-président Zeng Qinghong, bras droit de Jiang Zemin. La plus connue est bien évidemment la clique de Jiang Zemin, dites aussi clique de Shanghai ou clique aux mains tachées de sang. Le sinologue Alex Payette l’appelle la clique de l’ancien régime. Jiang Zemin était maire de Shanghai avant d’être propulsé à la tête du régime par Deng Xiaoping à la faveur du massacre des étudiants sur la place Tian An Men le 4 juin 1989.
Dans un autre genre, des cliques se forment autour de secteurs industriels, comme la clique de l’aérospatiale, qui a pris de l’importance à la fin des années 90 sous la direction de Jiang Mianheng, le fils de Jiang Zemin. La clique militaire est certainement d’ailleurs sous le contrôle de la clique de l’aérospatiale, ce qui interroge sur le contrôle réel de l’armée par Xi Jinping, question importante quand on s’intéressera à Taïwan. Le secteur du pétrole est également dominé par plusieurs cliques.
Sans rentrer dans le détail, il est important de comprendre qu’il ne faut absolument pas voir le régime chinois comme un bloc uniforme. En réalité, des groupes d’intérêts sont en perpétuels ajustement, négociations et recherche d’équilibre à l’intérieur du parti pour défendre au mieux leurs positions.
Ces relations sont rarement pacifiques, du fait même de la nature du parti, mais il arrive parfois qu’elles se transforment en véritable guerre. C’est ce qui se passe depuis l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping en 2012 qui s’est engagée dans une lutte à mort avec la clique de Jiang Zemin.
Alex Payette en fait régulièrement des compte-rendu détaillés sur le site Asialist. La fuite au consulat américain de Chengdu du super flic Wang Lijun, la chute de Bo Xilai, puis de Zhou Yongkang, ont marqué l’éclatement au grand jour de cette guerre entre Xi Jinping et Jiang Zemin qui continue aujourd’hui encore.
La lutte à mort entre les factions de Xi Jinping et Jiang Zemin
Ce qui est important à comprendre, c’est que quand vous utilisez une campagne anti-corruption pour attaquer une faction ennemie, le plus simple et le plus courant est d’utiliser certains crimes commis par cette faction, de les exposer pour la faire condamner. J’ai bien dit « certains crimes » car en réalité c’est un jeu très dangereux pour la crédibilité même du parti.
Révéler les crimes des factions ennemies, c’est révéler les crimes des fonctionnaires du Parti. C’est pourquoi, dans la plupart des cas, les crimes pour lesquels des fonctionnaires sont condamnés officiellement sont rarement les véritables crimes ou les pires crimes qu’ils ont commis.
Depuis que Xi Jinping a commencé sa campagne anti-corruption en ciblant aussi bien les mouches que les tigres, plus de 1,2 millions de fonctionnaires ont été condamnés. 1,2 millions… Qu’est-ce que cela dit du parti communiste chinois ? Que c’est un puits sans fond de crabes corrompus.
Dans cette guerre, Xi Jinping utilise le principal crime de Jiang Zemin, la persécution de la méthode bouddhiste Falun Gong pour cibler les membres de sa faction mais il ne le fait jamais de manière ouverte ou officielle.
Comme le fait remarquer Alex Payette dans un article de mai 2020 : « La mise en examen de Sun Lijun doit se comprendre dans le contexte du démantèlement de « l’Ancien régime », le réseau tentaculaire de l’ex-président Jiang Zemin. En particulier le « nettoyage » de l’appareil de sécurité, qui servait parfois encore les intérêts de Zhou Yongkang, Meng Jianzhu, mais aussi de Luo Gan, secrétaire de la Commission centrale des affaires politiques et légales de 1998 à 2007, premier directeur du « groupe 610 » et allié important de Jiang Zemin. »
On pouvait lire aussi: « Cette bataille s’exprime non seulement par les affiches de Xi ou par le resserrement des règles sur l’accès à l’information, mais aussi par le biais de la récente fermeture du bureau 610 en charge du mouvement Falun Gong le 22 mars dernier. Cela indique, encore une fois, que Xi tente de tirer un trait sur l’ensemble de la Chine de Jiang Zemin. » Le bureau 610 est la gestapo chinoise mise en place par Jiang Zemin pour éradiquer le Falun Gong.
Jiang Zemin, de son côté, utilise la persécution des Ouighours, principalement l’œuvre de Xi Jinping, pour l’isoler et l’affaiblir sur la scène internationale, et donc par ricochet sur la scène nationale.
Mais Jiang Zemin peut également créer des troubles, sous d’autres formes, pour menacer Xi Jinping. Dès 2012, des manifestations violentes anti-japonaises ont explosé dans plus de 100 villes de Chine. Manipulées par des proches de la faction de Jiang Zemin, c’était un moyen de perturber la passation de pouvoir et de menacer Xi Jinping: « Laisse-nous tranquille sinon nous rendrons le pays ingérable »
Voici un extrait d’un article analysant la situation : « Le 15 septembre 2012, lorsque des défilés et des rassemblements ont éclaté dans de nombreux endroits à travers la Chine, s’est avéré être le jour où le « prince » mystérieusement perdu Xi Jinping est officiellement réapparu. Ce matin-là, Xi Jinping s’est rendu à l’Université agricole pour assister aux activités liées à la Journée nationale de la science populaire. Est-ce juste une coïncidence ?
Compte tenu de la concurrence féroce entre les principaux dirigeants du régime au cours des six derniers mois environ, nous avons des raisons de croire que les actions de la police locale doivent venir d’un certain membre du Comité central. Et Zhou Yongkang est le seul de haut niveau qui peut faire des vagues dans le système de sécurité publique, connaître le moment où Xi Jinping va réapparaître, est un allié de Bo Xilai et a un fort désir de créer le chaos. »
De la même manière, Hong Kong est connue pour être la chasse gardée de Zeng Qinghong, bras droit de Jiang Zemin, et c’était justement le super-flic Sun Lijun, qui vient d’être purgé comme on l’a vu, qui était responsable de gérer les manifestations. Le pourrissement de la situation a été analysé comme un moyen pour le réseau de Zeng Qinghong de faire pression sur Xi Jinping.
D’après cet article, « selon une source d’informations de haut niveau à Pékin, les événements en cours à Hong Kong ont tous été déclenchés par Zeng Qinghong dans les coulisses.
En juin 2013, le magazine anticommuniste « Combattre », qui a cessé de paraître en 2017, a révélé les paroles de Zeng Qinghong devant le Comité de coordination de Hong Kong et Macao. Il a dit : « Hong Kong est dans le chaos politique. La clé est de « s’emparer du pouvoir » et de s’engager dans « l’indépendance politique ». Plus il y a de chaos, plus il est facile d’y faire face. Selon la politique établie, l’équité négative sera là quand l’énergie positive de Hong Kong sera éteinte. »
Ces mots ont révélé que Zeng Qinghong voulait « s’emparer du pouvoir », voulait détruire Hong Kong et voulait épuiser l’énergie positive de Hong Kong conformément à sa politique d’origine. En fin de compte, tout ce qui restera à Xi Jinping est une équité négative, c’est-à-dire seulement un fardeau et beaucoup de désordre. Équité négative est une expression que Zeng Qinghong emploie pour menacer Xi Jinping : si tu m’attaques, je t’attaquerai en retour quitte à ce que nous soyons tous les deux détruits.
L’industrie du divertissement ciblée
L’industrie du divertissement de Hong Kong a toujours été considérée comme contaminée par la pègre. Le célèbre « Dragon Five », Xiang Hua Qiang est un magnat de l’industrie du divertissement et du cinéma de Hong Kong, le propriétaire de Yongsheng et de China Star, et le chef légendaire de la pègre de Hong Kong.
Les médias de Hong Kong ont rapporté que le frère cadet de Zeng Qinghong, Zeng Qinghuai, avec Yang Shoucheng, et Dong Ping sont le « triangle de fer du divertissement » le plus influent dans les arts du spectacle chinois et hongkongais. Zeng Qinghuai est l’ancien commissaire du ministère de la Culture de Hong Kong. Mais Zeng Qinghuai est également le chef des agents spéciaux à Hong Kong et à Macao.
Il est chargé de collecter des renseignements sur les groupes « d’opposition » et les groupes du Falun Gong à Hong Kong, courtisant les artistes pour qu’ils s’engagent dans le front uni de la clique de Jiang Zemin dans les moments critiques.
La couverture négative inexpliquée de Xi Jinping par la presse internationale
Sur la scène internationale, j’ai été particulièrement surpris par l’évolution soudaine de la couverture médiatique du régime chinois sous Xi Jinping. Dès son arrivée au pouvoir, Xi Jinping a eu droit à des critiques particulièrement hostiles de la part de la presse internationale comme française alors que ses prédécesseurs, Hu Jintao ou Jiang Zemin avait été largement mieux traités.
Ce changement de position était très surprenant, surtout quand on sait que les crimes de Jiang Zemin, notamment dans la persécution du Falun Gong, sont bien pires que ceux de Xi Jinping.
Aujourd’hui encore, vous entendrez parler du Xinjiang, mais très rarement, voir jamais, de la persécution du Falun Gong ou du trafic d’organes dont sont encore majoritairement victimes ses pratiquants.
Pourtant, dans ce trafic d’organes qui a explosé en Chine au début des années 2000, juste après le lancement de la persécution du Falun Gong, ces prisonniers de conscience sont mis à mort, à la demande, pour voir leurs organes prélevés et vendus… et on parle de 100 000 transplantations d’organe par an dont l’origine est inexplicable.
Ce qui a fait dire à David Kilgour, ancien ministre canadien qui a personnellement enquêté sur cette question, que le régime communiste chinois faisait « passer les nazis pour des enfants de cœur ».
Alors pourquoi ce deux poids deux mesures ? La période de l’ancien régime de Jiang Zemin était une période de corruption totale mais ouverte sur le monde, c’est-à-dire que l’occident cupide pouvait également en profiter. Quand George Soros a publié en août de cette année un article d’opinion dans le Wall Street Journal, il a condamné Xi Jinping comme un danger pour le monde, mais il n’a pas condamné le parti ou le régime en lui-même.
Soros a rappelé que Deng voulait que la Chine s’élève au sein des sociétés ouvertes du monde, et, selon Soros, « son approche a fait des merveilles. Il a même mieux géré la crise financière mondiale de 2007-08 que le monde développé. »
Donc pour George Soros et en fait pour beaucoup de financiers, politiques et industriels d’Occident, l’âge d’or des relations avec la Chine était à l’époque de Deng Xiaoping et de Jiang Zemin, avant 2012. À cette époque, ils pouvaient gagner de l’argent facilement, main dans la main, sur le dos du peuple chinois et du monde entier.
Quand Xi Jinping a attaqué les réseaux de Jiang Zemin, il a souvent nui aux intérêts économiques de cette oligarchie financière occidentale. Donc critiquer Xi Jinping et la situation au Xinjiang, quelle que soit la réalité des crimes qui y sont commis, ne procède parfois d’aucune sincérité mais représente juste un moyen de l’affaiblir.
Une fuite de documents sur le Xinjiang et les Ouïghours
Le 1er décembre, Voice of America a rapporté qu’un lot de documents liés au Xinjiang publiés par l’universitaire allemand Adrian Zenz, qui étudie les problèmes du Xinjiang, a montré que Xi Jinping et l’ensemble de la direction du Parti communiste chinois ont persécuté les musulmans ouïghours du Xinjiang et d’autres minorités ethniques.
Ces documents contiennent la politique hautement sensible de Pékin sur le Xinjiang, et presque tous les documents sont classés comme confidentiels. Il a d’abord été divulgué au New York Times par des « politiciens chinois », qui a publié un article en novembre 2019. Alors, qui a divulgué ces « documents du Xinjiang » ?
Xi a été critiqué par la communauté internationale à cause de la question du Xinjiang. Certains pays ont même accusé Xi de « génocide ». En tant que chef dans les coulisses de la faction de Jiang Zemin, Zeng Qinghong ne manquera pas de le voir et de l’utiliser. Par conséquent, plusieurs analystes pensent que ces « documents du Xinjiang » ont certainement été divulgués à l’étranger par la faction de Jiang Zemin.
Pourquoi aucune fuite de document sur le Falun Gong ?
La question qui se pose maintenant est pourquoi Xi Jinping n’utilise pas la persécution du Falun Gong de Jiang Zemin pour l’attaquer directement et ouvertement alors que les plus grands tigres qu’il a ciblé dans sa campagne anti-corruption sont les premiers impliqués dans cette persécution.
Il est fondamental de comprendre ce point pour voir comment l’évolution de cette guerre entre Jiang Zemin et Xi Jinping peut menacer directement l’existence du parti.
Le Parti communiste chinois a officiellement désigné « 5 poisons » qu’il devait combattre et éliminer : les indépendantistes tibétains, les indépendantistes ouïghours, les indépendantistes taïwanais, les pro-démocrates notamment à Hong-Kong, et enfin, les pratiquants de la méthode bouddhiste Falun Gong. J’ai fait exprès ici d’insister sur la répétition du mot « indépendantistes » pour faire ressortir la différence entre ces « 5 poisons ».
La question du Falun Gong est la seule qui concerne directement et en nombre l’ensemble des différentes ethnies chinoises, et en particulier l’ethnie han ; les autres sont des questions périphériques à l’Empire du Milieu, certes stratégiques, mais périphériques et qui peuvent être assimilés à des mouvements indépendantistes donc hostiles à l’unité nationale.
Cela veut dire que pour la propagande chinoise, il est plus facile d’acquérir le soutien de l’ethnie han majoritaire en soufflant sur les braises du nationalisme, en particulier sur la question du Xinjiang et de Hong-Kong.
À titre d’exemple, durant les manifestations à Hong-Kong en 2019, j’avais demandé à un ami chinois de sonder ses anciens camarades d’universités, et en particulier ceux qu’il savait avoir un avis critique sur le régime communiste.
La violence de leur réponse était sans équivoque : même ceux qui avait du mépris pour le parti communiste n’attendaient qu’une chose, que la police chinoise écrase les manifestants. On peut dire que sur ce point, Xi Jinping et sa propagande nationaliste ont réussi à contrer les attaques de Jiang Zemin.
Vous pouvez critiquer, sanctionner, menacer la Chine ou Xi Jinping sur les questions du Xinjiang ou de Hong-Kong, les effets, sans être nul, seront très limités, parce qu’une quantité non négligeable des « Chinois han » fera bloque derrière lui, poussés par un nationalisme exacerbé.
Mais le nationalisme est une arme dangereuse, une arme à double tranchant. Et c’est là toute la différence, et tout l’enjeu avec la question de la persécution du Falun Gong : les victimes de cette persécution sont principalement des Han, l’ethnie majoritaire en Chine.
Quand Jiang Zemin a lancé la persécution du Falun Gong le 20 juillet 1999, une enquête du parti estimait entre 70 et 100 millions le nombre de Chinois qui pratiquaient cette méthode bouddhiste.
Entre 70 et 100 millions de personnes étiquetées du jour au lendemain comme ennemi du peuple à éliminer… la brutalité des campagnes de haines, la brutalité des tortures visant à transformer les pratiquants ont dépassé, de loin, les horreurs de la révolution culturelle. Si Xi Jinping avait exposé ces crimes, la faction de Jiang Zemin n’aurait pas pu résister, mais la colère du peuple aurait certainement emporté le parti avec.
C’est pour cela que Xi Jinping n’a jamais osé l’utiliser de manière officielle, même quand il a ciblé les responsables du bureau 610, en charge de l’éradication du Falun Gong, les crimes commis contre les pratiquants du Falun Gong n’ont jamais été cités, alors qu’ils sont, de loin, les plus importants.
Comment cette guerre des factions pourrait évoluer aux vues de la situation actuelle ?
Après un temps de pause qui a entouré le 19e congrès du Parti en 2017 dû à un compromis temporaire entre Zeng Qinghong et Xi Jinping, la guerre est repartie de plus belle. Aujourd’hui, Xi Jinping fait tout pour détruire le réseau de Jiang Zemin, mais c’est ce réseau qui le protégeait, et Jiang et le parti, des crimes qu’il a commis.
Alors que Xi est incapable de construire un réseau équivalent, 10 ans de guerre l’ont démontré, ses attaques contre Jiang ne font qu’affaiblir le parti et la révolution culturelle que Xi a lancé pour reprendre le pouvoir risque très fortement d’exploser en plein vol.
Alex Payette l’explique très clairement : « Xi a tellement chambardé de choses dans le Parti que de quitter le pouvoir « nu » n’est pas vraiment une option sur la table. Car le retour de balancier serait extrêmement expéditif. Ses collaborateurs n’ont pas les reins assez solides pour le défendre. Ils n’ont pas de réseaux de soutien qui soient du même calibre que sous le régime de Jiang Zemin. Il va falloir qu’il dilue son pouvoir parce que tôt ou tard, il ne pourra plus se défendre : il n’a pas réussi à créer des réseaux aussi étendus que ceux de Jiang Zemin, qui le protègent toujours aujourd’hui. Ce qui est extraordinaire lorsqu’on y pense. »
En effet, Jiang Zemin a 95 ans, a quitté le pouvoir au début des années 2000 et sa faction est toujours là, en première ligne face à Xi Jinping. Entre parenthèse et pour que ce soit dit clairement, Hu Jintao et Wen Jiabao, n’ont jamais eu le pouvoir réel. Ils n’étaient que des marionnettes autorisées par la faction de Jiang Zemin pour offrir un visage plus doux et rassurant face aux Occidentaux afin de mieux les berner, une stratégie courante des empires communistes.
Le réseau tentaculaire de Jiang Zemin en Chine
Alors comment Jiang Zemin a pu créer un réseau aussi puissant ? C’est en fait très simple : le sang des pratiquants du Falun Gong constitue le ciment de la clique de Jiang Zemin. Frank Dikötter, historien néerlandais spécialiste de la Chine moderne et professeur à l’Université de Hongkong, auteur de «The Tragedy of Liberation» nous permet de le comprendre d’un point de vue historique.
Il explique dans une interview au Nouvel Obs : « Il n’existait pas en Chine une classe de «propriétaires féodaux» comme en Prusse ou en Russie. Plus de la moitié des paysans possédaient leur terre, beaucoup jouissaient d’une propriété partagée (au sein des clans ou familles élargies), et seuls 6% étaient des fermiers. Même ces derniers n’étaient pas beaucoup plus pauvres que les propriétaires. Les «libérateurs» communistes ont donc dû fabriquer une prétendue classe de «féodaux». Les archives sont pleines d’histoires de gens vraiment très modestes qui vont être étiquetés «propriétaires terriens». Ce sont des petits « notables », des élus de l’ancien système villageois.
Parfois, des villages entiers font corps derrière leurs « élites », et il faut alors que l’Armée Populaire de Libération châtie tout le monde. En général, les communistes réussissent à imposer l’idée d’une lutte des classes. Les méchants exploiteurs sont alors soumis à des « séances de lutte » terrifiantes : insultes, humiliations, tortures… suivies d’une mise à mort publique. Les rapports confidentiels de l’époque destinés aux dirigeants estiment le nombre total de victimes à 2 millions de morts. Mais la motivation la plus profonde est à mon sens d’ordre politique : il s’agit de créer un lien indissoluble entre la paysannerie et le pouvoir. Voici comment : les cadres poussent la majorité à persécuter une minorité arbitrairement désignée.
Au cours des séances publiques, les villageois doivent se lever un à un et dénoncer les « méfaits » du « méchant ». Ils doivent tous participer à sa déchéance, à sa déshumanisation et pour finir assister à sa mise à mort. Ainsi, un pacte de sang liera désormais la paysannerie au Parti. C’est à mes yeux l’acte fondateur de la République populaire. À partir de ce moment-là, tout le monde a du sang sur les mains et tout le monde vit dans la culpabilité et la peur. »
Jiang Zemin a agi de la même façon : il a pris une partie de la population innocente, l’a désignée comme un ennemi du peuple sous un torrent de propagande pour inciter à la haine, à la dénonciation ou encore à la torture . Toute la société a dû participer, par peur ou pour une récompense en argent. Des écoliers ont dénoncé leur camarade de classe, des travailleurs leur collègues, des résidents leur voisin. Pour atteindre leur quota et toucher leur prime, des gardes de prison ont redoublé « d’effort » pour rééduquer et transformer les récalcitrants. Les morts sous la torture compteront comme des suicides.
Jiang Zemin a imposé la persécution du Falun Gong face aux réticences de la majorité des membres du politburo en lançant un seul mot d’ordre : « Éradiquer le Falun Gong en 3 mois en les ruinant économiquement, en les détruisant physiquement et en détruisant leur réputation. » Pour contourner les réticences du Politburo, il a créé un organe tout puissant, ayant autorité sur toute autre institution, le bureau 610 qu’on appelle aussi la gestapo chinoise. Il a commencé à promouvoir tous les fonctionnaires suivant sa politique avec zèle.
Bo Xilai, l’étoile montante du Parti des années 2000 promise aux plus hautes fonctions était en réalité l’étoile de la mort de Jiang Zemin. Ses méthodes de torture et de persécution à Shanghai ont fait son succès et c’est lui qui a inspiré, avec sa femme, le trafic d’organes à grande échelle. C’est ainsi que dans les années 2000, une grande partie des fonctionnaires et plus généralement de la nouvelle classe moyenne chinoise s’est élevée dans ce pacte de sang.
Un réseau qui permet d’échapper à la justice
Quand on parle de la clique de l’ancien régime, la persécution du Falun Gong est l’éléphant, ou plutôt le fantôme, dans la pièce que personne n’ose regarder dans les yeux, dont personne ne veut parler, alors que tout le monde sait qu’il est là et en a peur.
L’avocat chrétien Gao Zhisheng l’a expliqué de façon touchante dans une lettre ouverte : « Nous devons immédiatement faire cesser la brutalité qui suffoque la conscience et la moralité de notre nation » Pour avoir écrit cette lettre, Gao Zhisheng a été torturé de la pire des manières, sa sœur a été poussée au suicide par la police ; sa femme a réussi à fuir la Chine pour sauver ses enfants : sans nouvelle de son mari depuis plusieurs années, elle pense qu’il est mort aujourd’hui.
D’après un article du South China Morning Post du 26 novembre dernier, une filiale du groupe Fantasia, criblé de dettes, est devenue le premier promoteur chinois à faire face à une requête en liquidation. C’est la première fois qu’une requête en liquidation liée à des dettes offshore est déposée contre un développeur continental ou ses filiales pour un montant de 149 millions de dollars dont Fantasia Investment Holdings était un garant.
Comparé aux plus de 300 milliards de dette d’Evergrande, on peut dire que c’est une brindille, alors pourquoi cette annonce est si importante ? Eh bien parce que la directrice de Fantasia Holdings Group n’est autre que Zeng Baobao, la nièce de Zeng Qinghong, le bras droit et éminence grise de Jiang Zemin.
C’est un signe important de la perte de terrain de Zeng Qinghong et du fait que Xi Jinping se rapproche du cœur de la faction de Jiang Zemin. Alors quelle sera la contre-attaque de Zeng Qinghong ; après avoir utilisé le Xinjiang, après avoir utilisé Hong-Kong, il est fort possible que Zeng Qinghong utilise le rêve de Jiang Zemin de réunifier Taïwan pour affaiblir, voire détruire Xi Jinping.
Comment et pourquoi ? Parce qu’au-delà des discours nationalistes et conquérants des propagandistes du parti, personne, en particulier au sein de l’armée, ne pense réellement qu’une réunification par la force avec Taïwan est possible actuellement. Si Xi Jinping tempère, il sera présenté comme faible et lâche, s’il attaque et échoue, cela marquera instantanément la fin de son pouvoir, et s’il se contente d’augmenter la pression sur l’ile, c’est la condamnation internationale du régime qui augmentera et donc qui l’affaiblira.
Le 24 novembre dernier, sur le site chinois DWnews.com, basé à Pékin et que des rumeurs persistantes relient à Zeng Qinghong, un article a été publié sur la position historique de Jiang Zemin concernant Taïwan. Ce qui est sûr, c’est que cet article, toujours visible, ne peut pas sortir en Chine sans avoir le soutien de fonctionnaires de haut niveau.
Cet article s’intitule « Jiang Zemin : la question de Taiwan est ma plus grande préoccupation ». Dans les grandes lignes, cet article présente Jiang Zemin comme le partisan d’une ligne dure contre Taïwan : pour lui, la question de Taïwan ne peut pas trainer indéfiniment, un calendrier doit être mis en place et la question militaire reste définitivement une option possible, même souhaitable.
Lors de la crise dans le détroit de Taïwan au milieu des années 90, sous l’administration Clinton, d’après cet article, Jiang Zemin était partisan d’une ligne dure, et c’est Deng Xiaoping, toujours en vie qui aurait calmé la situation. Vrai ou pas, peu importe, le plus important est que c’est un moyen de mettre la pression sur Xi Jinping. L’article se termine sur le discours de Jiang Zemin quand il a quitté la Commission militaire centrale du Parti communiste chinois. Dans son discours de passation de pouvoir, Jiang Zemin a déclaré : « La question de Taïwan est ma plus grande préoccupation. Pour résoudre la question de Taiwan, nous devons toujours adhérer à la stratégie générale des préparatifs culturels, offensifs et militaires. L’armée doit intensifier sa lutte militaire contre l’indépendance de Taïwan. »
Pour se défendre, Xi Jinping concentre sa contre-attaque sur Zeng Qinghong. Même si cela nécessite de sacrifier des pans entiers de l’économie chinoise et donc de prendre des risques très importants en terme de stabilité sociale. Voici un extrait d’un article d’Alex Payette qui explique par exemple que la chute d’Evergrande avait été calculée par Xi Jinping : « La chute d’Evergrande n’est pas le fait du hasard, ni même seulement d’erreurs en matière de réglementation. Les difficultés financières extrêmes de Huarong, la chute potentielle d’Evergrande et dans une moindre mesure, Fantasia, la restructuration de HNA et la prise de contrôle du Tomorrow Group, ont un dénominateur commun : des liens avec le « Prince Qing », surnom de Zeng Qinghong, l’agent perturbateur par excellence pour Xi Jinping.
Ainsi, le président chinois cherche à détruire une fois pour toutes les réseaux de Zeng ainsi que ses « gants blancs » (ses prêtes-noms) avant le Congrès du Parti en 2022. Cette prise de risque demeure donc calculée pour Xi : il se doit de consolider son pouvoir, peu importe le prix à payer – ce qui n’est pas sans rappeler les campagnes politiques maoïstes, Révolution culturelle en tête. N’oublions pas non plus qu’en poussant les grandes sociétés privées au bord du gouffre, Xi facilite la tâche du Parti : les compagnies n’ont alors d’autre choix que de céder des parts à Pékin pour une bouchée de pain. Ce qui ressemble à une sorte de nationalisation forcée, élément qui se retrouve à demi-mot dans le slogan de « prospérité commune ». »
Le rouge revient et sera sanglant
Nationalisation des terres, nationalisations des entreprises, nationalisations des appartements : le rouge revient, partout, et ce sera sanglant. Xi pourrait faire d’une pierre deux coups : attaquer et affaiblir la faction de Jiang Zemin et Zeng Qinghong, et remettre les compagnies qui ont été mise en faillite sous le contrôle de l’État.
Finie la propriété privée, bienvenue en 2030, vous ne possédez plus rien mais vous êtes heureux : la solution du Great Reset de Davos est déjà en marche en Chine. Inutile de rappeler ici, que Klaus Schwab est un admirateur de Xi Jinping.
Selon les derniers chiffres publiés le 5 décembre, en novembre, les ventes des 100 meilleurs promoteurs immobiliers ont chuté de près de 40% en glissement annuel. Pour empêcher les prix de l’immobilier de baisser davantage, plus de 20 villes ont émis un soi-disant « plafond » sur la façon dont les prix de l’immobilier peuvent être abaissés.30% du PIB de la Chine provient du secteur immobilier.
Sur la situation de l’emploi, un article en chinois intitulé « Une énorme vague de chômage arrive, et 5 industries seront les plus durement touchées » explique que les principales sources de chômage proviendront des cinq secteurs suivants : 1) Le secteur immobilier ; 2) Les entreprises étrangères qui décident de quitter la Chine ; 3) Les petites et moyennes entreprises qui seront contraintes de fermer ; 4) Les entreprises de formation extrascolaire très en difficulté, qui emploient des millions de travailleurs ; 5) Les E-entreprises de commerce électronique.
Selon des médias officiels chinois, le nombre d’emplois flexibles a atteint 200 millions, et les personnes qui sont retournées à la campagne pour créer une nouvelle entreprise étaient plus de 13 millions l’année dernière. Le nombre total de personnes renvoyées au cours des dernières années serait de 100 millions. « Emploi flexible » et « les personnes qui sont retournées à la campagne pour créer une nouvelle entreprise » sont deux nouvelles expressions aux « caractéristiques chinoises ».
Ce sont en fait des gens qui ont simplement perdu leur emploi, donc sans emploi. Mais comme en Chine, on ne peut pas prononcer le mot sans emploi ou chômage, ils ont donc créé d’autres moyens d’exprimer la même chose, tels que « l’emploi flexible » ou « se retirer à la campagne pour démarrer une nouvelle entreprise ». L’estimation est donc que le nombre de chômeurs en Chine serait d’environ 300 millions.
Autre très mauvaise nouvelle, de plus en plus de provinces réduisent les salaires des fonctionnaires. Les fonctionnaires de Shanghai, Jiangsu, Zhejiang, Guangdong, Fujiang, etc., se plaignent que leurs salaires ont été réduits d’environ 20 à 30 %. Même les policiers de la province du Guangdong ont subi des baisses de salaire.
En Chine, un poste dans la fonction publique est considéré comme un très bon travail, surnommé le bol de riz en acier, et la compétition est très intense pour en obtenir un. Parce que le régime compte sur les fonctionnaires pour maintenir son pouvoir, ils devraient donc être le dernier groupe de personnes à subir des baisses de salaire dans la société.
En Chine, le revenu des fonctionnaires se compose de deux parties. Une partie est le salaire de base qui vient du gouvernement central et qui représente environ 40 % de leurs revenus. L’autre partie vient du gouvernement local, elle représente généralement 60% ou plus de leurs revenus. Mais la plupart des gouvernements locaux dépendent de la vente de terres pour leurs propres revenus, c’est d’ailleurs une source énorme de corruption.
Si le secteur immobilier s’effondre, qui va acheter de nouvelles terres ? C’est pourquoi les collectivités locales vivent des moments très difficiles. Mais si même les policiers voient leur salaire diminuer de 30% ou plus, qui va aider le régime à maintenir son pouvoir ?
La chute d’un système entier
Pour une société fermée, dont la « stabilité » est maintenue sous la contrainte, par la violence d’une main de fer, toutes les petites fissures, les petits problèmes peuvent faire tomber le système entier.
Malgré le sentiment qu’ont certains que la situation est sous contrôle, Xi Jinping joue un jeu très dangereux et Zeng Qinghong restera en embuscade jusqu’au bout pour le renverser à la moindre opportunité.
Plus l’intensité des affrontements entre la faction de Jiang Zemin et Xi Jinping augmentera jusqu’au 20e Congrès du Parti à l’automne 2022, plus le risque de voir des débordements incontrôlés deviendra important.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.>
Source : Epoch Times
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